Depuis quelques années, les géographes proposent de renouveler le regard sur Beyrouth à travers les pratiques de populations en position de minorité, en incluant l’invisible, le marginal et l’informel (Cattan 2012 ; Dahdah 2015 ; Hafeda 2018). Cette proposition d’article souhaite contribuer à cette réflexion en étudiant les espaces de l’éphémère que les minorités sexuelles et de genre construisent en ville pour contourner un contexte social et législatif répressif à l’homosexualité. En partant de trois lieux fortement fréquentés pour des usages variés par les minorités sexuelles et de genre à Beyrouth (un appartement, un bar et un lieu associatif), je propose d’étudier comment cette population investit l’architecture de ces lieux pendant des temporalités spécifiques afin formaliser des pratiques en ville et ainsi exister en société (Douay & Prévot 2016). Il s’agit de comprendre comment la forme et la matérialité de ces trois lieux permettent d’inscrire dans un espace-temps des sociabilités autrement vues comme interdites. Cet article s’appuiera sur des méthodes qualitatives (entretiens semi-directifs et observation participante), des croquis d’aménagement et des relevés habite?s (Dadour 2020) effectue?s lors d’un terrain d’étude réalisé dans le cadre plus général d’une thèse sur les stratégies spatiales des minorités sexuelles et de genre à Beyrouth.
Mots clés :
A102482JM