La géographie de la population est au cœur de l’actualité mais souvent soumises à des dynamiques temporelles variées. Cela créé une situation paradoxale : « l’événement démographique » doit être expliqué par des dynamiques multiples là où l’enchainement des actualités privilégie régulièrement une mono-causalité.
Ainsi, par exemple, parler de la natalité oblige à croiser des temporalités diverses, celle du temps long (les régimes et la transition démographiques), celle des conjonctures (la succession des génération – le cadre légal – le système de santé, etc.) et enfin celle de l’événementiel (le confinement de mars 2020, etc.) qui agissent sur les réalités individuelles. Voici un objet démographique, la natalité, qui s’appréhende avec des temporalités différentes. Mais elles ne sont pas seules en jeu car elles se déclinent spatialement là-aussi de façon différenciée. La position des pays n’est pas la même vis-à-vis de la transition démographique (ceux qui finissent – ceux qui ont fini). Les lois et statuts des individus (en particulier des femmes) ne se transforment pas à un même rythme. Et quand bien même des pays serait confrontés à des situations relativement proches comme par exemple l’usage massive de la contraception, les pratiques culturelles peuvent différer totalement (pilule vs DIU vs stérilisation).
La géographie de la population est donc particulièrement intéressante à enseigner car elle permet de travailler les articulations des temporalités et des spatialités dans le flux de l’actualité.
L’idée de ce compte-rendu d’un semestre d’enseignement (S2 de 2021-2022) est double. Il s’agit premièrement de montrer une pratique d’enseignement de ces articulations (en la considérant non pas comme « à reproduire » mais comme « à discuter »). Il s’agit deuxièmement de proposer des outils ou mesures pour savoir comment les étudiant·es reçoivent cela (sans que les outils ou mesures soient encore arrêtées).
Mots clés : géographie|population|enseignement|temporalité
A102478SL