Philippe BOULANGER, Sorbonne Université Lettres, France
Philippe BOULANGER, Sorbonne Université Lettres, France
Depuis le début des années 2010, l’environnement stratégique se complexifie par la croissance des conflits armés, la course à l’armement des États, le retour de la menace stratégique par des puissances émergentes et par l’expansion du terrorisme international à l’échelle planétaire. Le stratège, qui assume la conduite des armées au profit des autorités politico-militaires, doit disposer de la meilleure information qui repose généralement sur des fondements dans le temps et dans l’espace. Les nouvelles doctrines stratégiques révèlent justement un retour aux expériences passées dans les milieux naturels contraignants (le désert, la forêt équatoriale et tropicale, le milieu polaire en particulier). Les doctrines publiées par le Corps des Marines américain comme celles de l’armée de terre française, conçues pour faire face à la contre-insurrection depuis la fin des années 2000 (Afghanistan, Sahel, Moyen-Orient, Afrique équatoriale), précisent justement ce besoin d’analyse des situations passées pour décider et agir dans le temps présent et futur. Le retour de stratégies de puissances émergents, menaçant la stabilité de plusieurs régions (mer de Chine méridionale, mer Baltique, Europe orientale, etc.) invitent aussi les décideurs militaires occidentaux à revenir à des enseignements de situations passées. La géographie historique est un des outils de compréhension des crises d’aujourd’hui pour le stratège militaire. Comment est-elle envisagée et mise à profit dans le mode d’action des stratèges occidentaux aujourd’hui ?
Mots clés : Géographie historique |Géostratégie |Stratégie |Géographie
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