Cette communication examine les conséquences du processus de « debordering » observées en Afrique subsaharienne, au printemps 2020, à la suite de la survenue de la pandémie de la Covid-19. En effet, la fermeture des frontières (terrestre, maritime et aérienne), l’arrêt des flux de personnes et de marchandises ainsi que le confinement (partiel et total) de la population sont les principales réponses apportées pour limiter la propagation de ce virus. Ces réponses ont abouti en fin de compte à un contrôle « strict » de l’espace public en raison de la surexposition des solutions sécuritaires au détriment de celles sanitaires. Ainsi, la présence ininterrompue depuis des mois des forces de sécurité et de défense (policiers, gendarmes et militaires) dans les principales artères de nombreuses villes africaines, les incessants couvre-feux et l’absence de véritables réponses sanitaires concrète et viable permet de constater l’orientation que de nombreux gouvernements donnent à cette crise. En somme, il ressort de cela que la pandémie de la Covid-19 sert de mobile à de nombreux pays — dont la nature démocratique peut être contestable — de justification de restriction d’une part de l’espace public et, d’autre part, des libertés publiques individuelles et collectives. À partir d’une analyse de documents (articles scientifiques et de presses, rapports officiels et d’organismes onusiens, etc.), la communication s’intéresse aux rapports entre la crise sanitaire et le contrôle du territoire dans plusieurs pays africains au sud du Sahara. Alors cette réflexion aboutit au constat que la Covid-19 n’est plus tant considérée sous son prisme sanitaire, elle revêt désormais une nature « autoritaire » et « liberticide » dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.
Mots clés : Frontiérisation|Contrôle territorial|Frontière|Afrique subsaharienne|Covid-19
A102357PN