Corentin BABIN, Université de Caen-Normandie, France
Cette communication vise d’une part à présenter et expliciter la situation de la géohistoire dans les programmes du secondaire français. En effet, le couple formé par l’histoire et la géographie s'est institutionnalisé à la fin du XIXème siècle et semble s’être naturalisé : aucune voix ne se fait entendre pour réclamer la séparation de l’histoire et de la géographie dans le secondaire. Cependant, si cette relation issue d’un mariage plus politique que scientifique est solidement ancrée, nous pouvons nous demander si cette union se traduit concrètement dans l’enseignement par la mise en œuvre d’approches croisées historiques et géographiques ou si malgré ce rapprochement, les deux disciplines sont restées cloisonnées. Pour répondre à cette question, nous avons choisi d’aborder une approche particulière : la géohistoire. Cette dernière est en effet transdisciplinaire, à la frontière entre les deux disciplines. Elle peut être définie comme une approche étudiant les sociétés à travers leurs dimensions spatiales et temporelles, aucune ne prenant le pas sur l’autre. Si le terme géohistoire fut forgé dans les années 1940 par F. Braudel, les géographes se sont appropriés le terme à partir du milieu des années 1990, à l’exemple de C. Grataloup ou des travaux sur la géohistoire de l’environnement. C’est aujourd’hui un champ de recherche dynamique, au domaine de validité large à l’université mais qu’en est-il dans l’enseignement secondaire : quelle est la place de cette approche dans les programmes de collège et du lycée ? Et plus largement, quelle légitimité pour les approches hybrides dans l’enseignement : peut-on dépasser le découpage disciplinaire traditionnel par l’insertion d’approches mêlant temporalités et spatialités ?
Mots clés : géohistoire|programmes scolaires|enseignement|hybridation
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