Comment expliquer que, pour la première fois, les villes moyennes soient un problème public per se ? Comment expliquer que les années 2010 soient marquées par leur retour en tant que catégorie spatiale opératoire de l’action publique – abandonnée depuis 1979 ? Mais surtout, comment expliquer que la réponse apportée à ce problème public se trouve dans les centres-villes, lieux où il s’est cristallisé ? L’une des clés d’explication se trouve dans l’émergence et la consolidation d’une représentation de déshérence des centres des villes moyennes dans les années 2010, amalgamé à des hypothétiques crises des centralités et phénomènes de dévitalisation commerciale – dont l’association n’a rien d’absolue.
Sur le fondement de l’analyse discursive de documents d’action publique et de productions médiatiques, nous analyserons la constitution du problème public des centres-villes. Seront analysées les modalités du télescopage médiatique ayant conduit à associer trois objets fondamentalement distincts : les villes moyennes, les centres-villes et le commerce. Nous verrons comment cette représentation médiatique a été réinterprétée politiquement à l’aide du cadre théorique de l’agenda setting jusqu’à aboutir à l’élaboration de programmes d’action publique dédiés (Action cœur de ville et Petites villes de demain). Enfin, nous analyserons les conséquences représentationnelles d’un tel télescopage sur le contenu et les modalités de déploiement de ces politiques publiques
Mots clés : centre-ville|commerce|ville moyenne|problème public|action publique
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