Depuis 2019, une réflexion s’est engagée entre l’université de la Polynésie Française (UPF) et la mairie de Punaauia en vue de l’ouverture réciproque du quartier social « Outumaoro » et du campus université éponyme. Dans le cadre du Projet de Renouvellement Urbain, la mairie de Punaauia souhaite développer les jardins collectifs, notamment en faveur des habitants de ce quartier social. Le développement de tels jardins est perçu par les acteurs territoriaux comme un moyen de renforcer les liens sociaux. En effet, dans un souhait d’ouverture du campus sur l’extérieur, puis par manque de place au sein du quartier, un jardin collectif devrait être mis en place, permettant de créer du lien entre ces deux communautés.
Le développement de jardins collectifs au sein du campus pourrait favoriser la mixité sociale en associant ces populations, voisines et différentes, qui se croisent, mais cohabitent peu. Le sentiment de stigmatisation et d’exclusion qu’éprouvent les habitants de ce quartier pourrait être dépassé par leur inclusion dans un projet de jardins collectifs, en collaboration avec la communauté universitaire. Ainsi, ce projet permettrait de valoriser les savoir-faire des deux communautés, que ce soit par le rapprochement, les échanges, le partage des techniques et des outils, l’entre-aide, jusqu’à renforcer la confiance en soi et envers les autres. Cependant, les étudiants et certains personnels du campus semblent méfiants envers ces personnes extérieures au campus. L’analyse des entretiens semi-directifs révèle que les interlocuteurs lisent les interactions entre les deux populations selon des critères sociaux et non pas ethniques. Cette ethnicisassions des relations humaines, dans une perspective essentialiste constitue un lieu commun qu’il convient de déconstruire.
Mots clés : Tahiti|quartier prioritaire|campus ouvert|jardins collectifs
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