Les espaces naturels protégés sur le littoral français sont aujourd’hui largement ouverts au public et sont, chaque année, parcourus par des dizaines de milliers de visiteurs. Cette fréquentation accrue soulève de nombreux défis en termes d’aménagement (accessibilité, parking, balisage, etc.) et pose la question de la conservation de ces espaces et de leur biodiversité. Piétinement, érosion, pollutions multiples, dérangement, etc. sont couramment observés. Ces espaces doivent-ils pour autant être sanctuarisés, ou leur ouverture n’est-elle pas un moyen d’œuvrer à leur protection en mettant en œuvre une véritable éducation à l’environnement ?
En amont de cette réflexion, c’est dans les représentations qu’ont les visiteurs des espaces naturels que peuvent être pensées leur ouverture et leur médiation valorisant cette éducation. La présentation proposée s’appuie sur une enquête par questionnaires (n = 480) menée sur trois sites naturels fortement associés au patrimoine breton et largement fréquentés : le cap Sizun, Ouessant et le cap Fréhel. L’enquête met en évidence des profils de visiteurs dont les rapports à la nature diffèrent selon leurs origines sociales et géographiques. Elle témoigne par ailleurs d’une vision « construite » de la nature, propre et « bien rangée » où la dimension paysagère supplante ses composantes (faune, flore, relief, etc.). Ces représentations de l’espace naturel renvoient alors à l’idée d’aménité paysagère, chère à un monde de plus en plus urbain, où la conservation d’une « image de la nature » prévaut sur les valeurs écologiques et géographiques du milieu.
Keywords: Représentation|Espace naturel protégé|Conservation|Tourisme|Bretagne
A105320ME