Depuis la fin du XXème siècle, les campagnes italiennes sont devenues des espaces attractifs accueillant une population diversifiée. Parmi elle, les néo-agriculteurs sont des personnes non issues du milieu agricole et/ou du milieu rural venues s’installer en agriculture. Malgré l’intérêt médiatique pour le « retour à la terre », on connaît mal les acteurs de ce phénomène et les conditions concrètes de leur installation. Cette proposition vise à analyser les trajectoires des néo-agriculteurs précédant leur installation, en cherchant à comprendre quels contextes et quelles expériences ont pu favoriser le choix du retour à la terre. Elle repose sur une enquête de terrain qualitative (entretiens et observation participante à travers le volontariat agricole), réalisée en Italie (Sardaigne et Tuscia), auprès de 82 individus, répartis dans 56 exploitations. Il s’agit de proposer une typologie des profils des néo-agriculteurs déclinant la question des origines à partir de deux composantes, l’espace et la famille, en partant de l’hypothèse que les différentes combinaisons des liens au territoire et des liens à l’activité agricole influencent les modalités d’installation. Quatre types ont été identifiés : les « reconvertis » (issus du milieu agricole et du territoire dans lequel ils s’installent), les « partis revenus (extérieurs au monde agricole mais originaires du territoire d’installation, dans lequel ils reviennent), les « connaisseurs d’ailleurs » (issus d’une famille agricole mais extérieurs au territoire d’installation) et enfin les « allochtones débutants » (extérieurs au monde agricole et au territoire, et dont la mobilité est triple : spatiale, professionnelle et socio- culturelle). Cette typologie permet d’aborder l’hétérogénéité des néo-agriculteurs et met en avant les effets de rupture ou de continuité plus ou moins forts au sein des trajectoires.
Keywords: retour à la terre|néo-agriculteurs|trajectoire|migration|Italie
A104922PD