Denis CHARTIER, Université de Paris, France
Estienne RODARY, Institut de recherche pour le développement, France
En 2012, a été organisé, sous l’égide d’une dizaine de laboratoire de géographie, le colloque « Géographie, écologie, politique : un climat de changement ». Ce colloque, pensé sous forme d’un contre-feu à une tendance climatosceptique de la discipline, mais aussi en réaction à une réticence de la géographie à aborder les problèmes environnementaux comme des questions proprement politiques[1], a tenté de poser les bases d’une géographie environnementale, c’est-à-dire cosmopolitique, post-déterministe, rugueuse, située, juste, sensible et du lâcher-prise[2]. Dans cette communication, les initiateurs de ce colloque interrogent où en est la géographie française dix ans après cette initiative, et comment elle s’inscrit aujourd’hui dans les problématiques des changements environnementaux globaux.
La communication montrera que le regain des tensions géopolitiques, les replis identitaires, l’explosion des inégalités, l’expansion du front capitaliste et la pression sur les ressources qui en découle ont eu pour effet de polariser la question environnementale. Face à cela, la science, désormais savoir parmi d’autres, se fait parfois extrémiste dans son isolement (face au complot, les fake news), parfois entièrement instrumentalisée (marchands du doute, privatisation de la recherche). Dans ce monde connecté[3], la distanciation devient un enjeu crucial. Savoir se situer et situer les autres est alors une entreprise urgente, pour laquelle les propositions qui ont fondé la géographie environnementale sont plus que jamais d’actualité.
Keywords: géographie|environnement|lâcher-prise|savoirs situés
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