Ève Anne BÜHLER, Université Fédérale de Rio de Janeiro, Brazil
Júlia Adão BERNARDES, Université Fédérale de Rio de Janeiro, Brazil
Roberta ARRUZZO, Université Fédérale Rurale de Rio de Janeiro, Brazil
Bruno ZUCHERATO, Université Fédérale du Mato Grosso, Brazil
La communication propose, après presque 50 ans d’occupation dans le Xingu-Araguaia, de retracer la trajectoire de l’expansion productive dans la région et de montrer, à travers cet exemple, dans quelle mesure l’appropriation illégale de terres est constitutive des frontières agricoles brésiliennes. Nous proposons de revenir sur les grands projets de développement portés par l’État, depuis la construction d’infrastructures routières jusqu’au financement à l’agriculture, et d’identifier les moments, les lieux et les acteurs qui ont bénéficié de ces politiques. Les années 1970 ont plutôt été marquées par des investissements privés dans l’élevage bovin sous l’égide de la SUDAM, qui mettront en place des exploitations latifundiaires aux côtés de projets plus collectifs, portés par des coopératives de colonisation. La décennie 1990 marque l’entrée en scène de nouveaux acteurs avec l’installation de nombreux Assentamentos de la Réforme Agraire par l’État qui, en parallèle, soutient l’avancée des exploitants individuels liés à l’agronégoce. Ces derniers introduisent le soja sur des terres récemment défrichées ou sur d’anciens pâturages au sud de la région, qui s´étendront en direction du Nord à partir des années 2000. Ce retour historique sera l’occasion de montrer, d’une part, la dualité foncière issue des différents projets d’occupation du territoire et, d’autre part, de souligner les conflits qu’ils ont occasionné du fait de l’opacité du marché foncier et des violences commises contre les populations originaires et les posseiros (occupants sans documents fonciers). Nous proposons alors, dans un second temps, d’explorer les mécanismes de l’appropriation illégale des terres autour d’exemples locaux pour, finalement, explorer les possibilités offertes par des bases de données pour estimer l’ampleur du phénomène à l’heure actuelle.
Keywords: Foncier|Appropriation|Fronts agricoles|Brésil
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