Reviewing

Contrairement à Facebook, Twitter offre la possibilité de travailler sur des données issues de son API, ce qui explique pourquoi la plupart des travaux académiques portant sur les controverses sur les réseaux sociaux se sont concentrés sur cette plateforme (Burgess et Bruns, 2012 ; Gaumont et al, 2018). En s’intéressant aux interactions et aux rapports de forces virtuels entre utilisateurs de la plateforme, les chercheurs en sciences sociales (dont les géographes) vont produire une représentation cartographique prenant la forme d’un graphe directionnel. Cette représentation graphique s’est notamment démocratisée avec le développement d’outils de visualisation de réseaux complexe comme Gephi. Les graphes dirigés jouent un rôle important, car ils font partie des outils permettant au chercheur de visualiser le ou les réseaux qu’il étudie, de les interpréter et de les analyser. Ils ont ainsi un rôle heuristique. Cependant, ces graphes sont généralement difficilement lisibles pour un public non spécialiste (Jacomy, 2021). Ainsi, la lecture de l’étude se rapportant aux graphes est souvent nécessaire pour les comprendre et parfois, n’est pas suffisante.

À l’instar de ce que le schéma est à la carte, un graphe peut être simplifié, parfois radicalement. L’objectif de cette présentation est donc de proposer une méthodologie de cartographie des graphes dirigés à partir de données récoltées lors d’une étude sur la polémique autour du rôle de la communauté Twitter « russophile » durant l’affaire Benalla. Il s’agit ici de transformer, à travers trois étapes, un graphe brut en une représentation graphique schématisée. Cette cartographie des interactions et du comportement des différentes communautés Twitter étudiées est qualitative, présente un raisonnement et répond à une problématique. Elle devient ainsi un outil d’aide à la décision et un document stratégique synthétisant une analyse pouvant être lue et comprise par un public plus important que les seuls spécialistes du sujet.